Le parc mégalithique

des grottes de Sare

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Cet espace de plein air, construit par le Dr BLOT, est une reconstitution des différents monuments érigés par l'homme durant la période appelée Protohistoire (2800 av JC jusqu’à l'âge des métaux).

A l'aide de panneaux explicatifs, venez observer ces monuments ainsi que certains rites pratiqués comme l'inhumation et l'incinération.

Le parc se visite librement avant ou après la visite des grottes.
Les explications sont disponibles en 4 langues.
Parc mégalithique des grottes de Sare
Parc mégalithique des grottes de Sare - txalaparta

Reproduction à taille réelle

Nous tenons à témoigner notre gratitude au Dr Jacques BLOT, archéologue du Pays Basque, dont l'expérience et les conseils ont permis la réalisation de ces monuments protohistoriques.

Si l'homme pratique ses premiers rites funéraires dans les grottes depuis environ 100 000 ans, ce n'est que bien plus récemment qu'il construit des monuments de plein air.

Les premiers apparus en Pays Basque le sont au Néolithique (4000 –2500av J.C), puis à l'âge des métaux :

Age du Cuivre (2500 – 1800 av J.C) ;
Age du Bronze (1800 – 700 av J.C) ;
Age du Fer (700 av J.C – 0).

Les grand rites funéraires

Deux grandes modalités funéraires vont se succéder :

Dans le rite d'inhumation

Le corps est enterré ou plus exactement déposé dans un monument mégalithique (méga-lithe = grande pierre), ceci dès le Néolithique, à la fin du 4ème millénaire. Ce rite perdurera à l'âge du Cuivre et disparaîtra très progressivement vers la fin de l'âge de Bronze.

Nous pouvons distinguer les dolmens « vrais », véritables mégalithes, et les coffres dolméniques aux dimensions plus modestes. Ces monuments sont érigés en plaine, ou sur des replats à flanc de montagne, le plus souvent à des altitudes modestes (300m à 400m). Ceci correspond à des pâturages faciles à atteindre, et dont une population agropastorale commence la conquête.

Dolmen au parc mégalithique des grottes de Sare
Tumulus-cromlech au parc mégalithique des grottes de Sare

Dans le rite d'incinération qui lui succède (âge des métaux)

Le corps du défunt est brûlé et seuls quelques restes calcinés sont prélevés symboliquement, et déposés au centre de nouvelles structures dont on connaît trois modalités (qui ne sont que des variantes du même rite) :

le tumulus entouré d'un cercle de pierres, aussi appelé Baratze-tumulaire (ou tumulus-cromlech) ;
le tumulus simple ;
le cercle de pierres dit Baratze (ou cromlech).

On les rencontre plus volontiers à des altitudes supérieures à celles des monuments précédents (1000m,1500m) dans les pâturages d'estive (cols / lignes de crêtes), probablement du fait de besoins accrus pour des troupeaux plus importants.

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Deux grandes modalités funéraires vont se succéder : inhumation et incinération.
Les Grottes de Sare ont été fréquentées par l'homme préhistorique pendant des millénaires jusque vers 10 000 ans environ avant J.C. Cet homme était alors nomade, chasseur et cueilleur. Suite aux modifications climatiques, l'homme va pratiquer l'agriculture et surtout se tourner vers l'élevage. Il va se sédentariser. C'est la période appelée Néolithique (vers 2800 ans avant J.C).
A cette période, un nouveau rite funéraire apparaît : les morts sont disposés dans des monuments parfois imposants comme les dolmens.
Ensuite, au cours des 2 millénaires qui précèdent notre ère, l'homme va s'adonner à la métallurgie du Cuivre, du Bronze puis du Fer : c'est ce que l'on appelle l'âge des métaux. Les rites funéraires changent: les morts vont être incinérés, d'autres types de monuments sont créés (cercle de pierre, tumulus, etc).

Le rite d'incinération débute assez tôt, puisqu'on connaît en Pays Basque un cas datant de l'âge du Cuivre, soit dés le 3ème millénaire av J.C.Ce rite va perdurer pendant l'âge du Bronze (où inhumation et incinération coexisteront un temps) et tout l'âge du Fer. Il n'est cependant pas exclu, comme l'ont montré le résultat des fouilles et les datations au carbone 14, que le rite, dans sa forme protohistorique ait été pratiqué en Pays Basque jusqu'aux temps historiques (12ème, 14ème siècle de notre ère ).

La crémation du cadavre sur un bûcher pouvait être plus ou moins complète, jusqu'à atteindre la réduction en cendre (incinération). On prélevait ensuite une poignée symbolique, contenant parfois de rares fragments osseux calcinés mélangés à des charbons de bois, qui était déposée au centre du monument dont l'emplacement était choisi à faible distance du bûcher. Le dépôt d'offrandes était exceptionnel (fragment de céramique*, petites pièces lithiques**, galets ronds). La modicité de ces dépôts, ou leur absence, coexistant avec le soin très souvent apporté à l'élaboration des structures, souligne bien l'aspect symbolique de ces monuments funéraires qu'il serait plus juste d'appeler "cénotaphes***" que sépultures.
Contrairement aux dolmens, ils paraissent n'avoir été destinés qu'à un seul défunt.

Rappelons qu'il existe 3 modalités : le baratze-tumulaire (ou tumulus-cromlech), le tumulus simple, et le cercle de pierres: baratze (ou cromlech). On ignore sur quels critères tel type de monument était choisi, plutôt que tel autre. On les retrouve coexistant au sein d'une même nécropole.

*céramique : poterie en terre cuite
**lithique :en pierre
***Cénotaphe : tombeau élevé à la mémoire d'un mort mais qui ne contient pas son corps.


Assez semblable au coffre dolménique, il en diffère cependant par les dimensions plus importantes de ses dalles, surtout celle de couverture. L'introduction du cadavre se faisait ici par le côté Est, la dalle y étant plus petite (ou parfois absente). Il s'agit (comme pour les coffres dolméniques) de monuments de montagne, aux dimensions relativement modestes, ne nécessitant qu'un nombre restreint de constructeurs, aux moyens plus limités qu'en plaine.

La table est mise en place grâce au plan incliné du tumulus, lequel est parfois entouré d'un cercle de pierres dit aussi "péristalithe".


On peut schématiquement en distinguer 2 catégories : les monolithes "blocs", parallélépipèdes de 4 à 6 tonnes, tous couchés (et dont il semble que beaucoup n'ont jamais été dressés) et les monolithes "dalles" souvent plantés, pesant 1 à 2 tonnes. Tous présentent des traces d'épannelage. On les trouve dans les pâturages d'altitude et le long des pistes pastorales, plus volontiers sur les lignes de crête, les cols ou à flanc de montagne.
Il semble qu'en Pays Basque ils ne jouent pas le rôle de repères astronomiques, mais qu'on puisse leur attribuer un rôle de bornes placées en limite de territoires pastoraux, afin de faciliter l'utilisation pacifique des pâturages et des points d'eau, et sur lesquelles venaient se régler les litiges. D'ailleurs le nom basque du monolithe est muga = borne. Les "faceries" des temps historiques (accords entre pasteurs de vallées différentes) ne sont que la prolongation d'actes plus anciens dont l'origine est aussi vieille que le pastoralisme lui-même.
Les tables de Lizuniaga, à la limite entre Sare et Vera sont assimilables à un monolithe couché quant à leur fonction.

On compte 11 monolithes en Pays Basque Nord et 31 en Pays Basque Sud.
Il est difficile de dater ces grandes pierres, toutefois la proximité très fréquente de monuments à incinération pourrait être considérée comme un indice chronologique.


Ces buttes de terre peuvent atteindre 10 à 18 mètres de diamètre et 1 à 2 mètres de haut; elles sont toujours construites sur des terrains en pente favorisant l'écoulement des eaux. On les trouve en altitude, dans les pâturages abrités, près des points d'eau, groupées en ensemble de 10, 15 ou même 20 unités. Ces lieux sont encore utilisés par les abris pastoraux actuels.
Ces tertres ont une structure homogène et il semble qu'on puisse leur attribuer un rôle de surélévation protectrice vis à vis du ruissellement des eaux, pour les humbles abris construits à leur sommet : abris faits de branchages, de peaux, ou de mottes de terre et d'herbe. Ces abris éphémères étaient très probablement refaits chaque année par les pasteurs transhumants à leur retour sur les estives, contrairement aux habitats permanents des plaines.

On compte plus de 600 tertres d'habitat en Pays Basque Nord.

Dolmen

C'est un monument sépulcral pouvant contenir un ou plusieurs cadavres, et susceptible d'être réutilisé plusieurs fois. Ce type de monument a été érigé du 4ème millénaire av J.C., à l'âge du Bronze, soit pendant plus de deux millénaires.

Les grandes dalles plantées verticalement dans le sol délimitent une chambre funéraire dont l'axe est souvent orienté Est – Ouest; la dalle du côté Est peut être absente ou moins importante, ceci permettant l'introduction ultérieure d'autres cadavres. La dalle de couverture, ou table, parfois très lourde, était hissée grâce à des rouleaux sur le plan incliné que constituait un monticule de pierres ou de terre entourant le monument et appelé tumulus.
Le dolmen pouvait représenter la marque territoriale d'un groupe, d'une communauté, dont seuls les membres avaient le droit d'y être déposés.

Le dépôt du cadavre pouvait s'accompagner d'offrandes variées dont la nature montre que notre région était ouverte aux divers courants culturels européens : armes, objets familiers, bijoux en os ou en pierre, poteries. Ces offrandes ont été le plus souvent pillées depuis par les "chercheurs de trésors ".

On compte 27 dolmens sur un total de 110 chambres dolméniques en Pays Basque Nord.

Coffres dolméniques

Coffre dolménique

Il se distingue du monument précédent par ses dimensions plus modestes et par le fait que l'introduction des cadavres se faisait en soulevant une dalle de couverture beaucoup plus légère.
Ses autres caractéristiques (répartition, altitude, durée d'utilisation, signification) semblent se confondre avec celles du dolmen.

On compte environ 83 coffres dolméniques en Pays Basque Nord.

Baratze-tumulaire (ou tumulus-cromlech)

On présente ici la moitié d'un monument tel qu'on peut le voir à l'heure actuelle, et l'autre après lafouille archéologique.
Ce type de monument est essentiellement caractérisé par une couronne de pierres bien visible, entourant un tertre de terre ou de pierres de 6 à 7 mètres de diamètre, n'excédant pas 0,70 m de haut.
Si dans certains cas cette couronne périphérique a pu avoir un rôle de contention du tertre, elle semble plus souvent ne faire que délimiter une aire, signaler symboliquement un lieu.
La fouille révèle le degré d'élaboration de cette couronne dont seules les plus grandes dalles émergent du sol une fois le monument achevé. On notera la rusticité du petit réceptacle central dans lequel il n'y avait que quelques charbons de bois. Le mobilier*, rarissime, est déposé, quand il existe, plus volontiers sur les pierres de la couronne périphérique.
On pourrait considérer que la structure d'un baratze-tumulaire dérive de la stucture d'un dolmen par simple réduction des dimensions de la chambre funéraire s'adaptant à la modicité du dépôt post-incinération du nouveau rite.

On compte 61 baratze-tumulaire en Pays Basque Nord.
*mobilier : objets déposés dans le monument.

Tumulus

Il assume les mêmes fonctions que le baratze-tumulaire (ou les cercles de pierres) à cette différence prés qu'il ne possède pas de couronne périphérique. La plupart des tumulus ont 5 à 6 mètres de diamètre et sont constitués de pierres disposées sans ordre apparent. Le réceptacle central est en général élaboré de manière plus sommaire que pour les autres types de monuments.

On compte 213 tumulus simples en Pays Basque Nord.

Baratze (Cromlech)

Cromlech - Baratze

On expose ici la moitié d'un monument tel qu'il se présente à l'heure actuelle et l'autre après la fouille.
Comme le tumulus ou le baratze-tumulaire, le baratze (ou cercle de pierres) se rattache au rite d'incinération dont il représente la troisième modalité. On note, encore plus qu'ailleurs, le contraste entre la modicité du mobilier(souvent absent) et celle du dépôt central, et le soin extrême apporté à la réalisation des structures, tant périphériques que centrales. En particulier les architectures qui sont réalisées en petites dalles (le plus souvent régularisées, épannelées) peuvent atteindre un haut degré de sophistication et d'esthétique. Le cercle de la nécropole de Méatsé, ici évoqué, en est un exemple.

On compte 216 cercles de pierres en Pays Basque Nord.